EDITORIAL
Affiche exposée en permanence sur le parvis Altiero SPINELLI du parlement européen de Bruxelles
Depuis plus d’une décennie, la France, « Patrie des droits de l’Homme, de la liberté, de l’égalité et de la fraternité » est le 1er Etat en Europe et dans le monde, à avoir reconnu, la traite transatlantique et l’esclavage, comme crime contre l’humanité, en adoptant le 21 mai 2001, la loi 2001-434 dite Taubira.
A cet égard, nous soulignons que l’article 3 de cette loi française, décrète : « Qu’une requête en reconnaissance de la traite négrière transatlantique ainsi que de la traite dans l'océan Indien et de l'esclavage comme crime contre l'humanité sera introduite auprès du Conseil de l'Europe, des organisations internationales et de l'Organisation des Nations unies. Cette requête visera également la recherche d'une date commune au plan international pour commémorer l'abolition de la traite négrière et de l'esclavage, sans préjudice des dates commémoratives propres à chacun des départements d'outre-mer.»
A ce jour, la France est toujours le seul pays d’Europe à assumer légalement son lourd passé. Pourtant la France ne fut pas le seul pays d’Europe à pratiquer et exploiter le commerce triangulaire. Les grandes Nations d’Europe qui se sont construites sur ce crime contre l'Humanité, ont aujourd'hui un exemple avec la France et la loi 2001-434 fondée sur la reconnaissance.
A l'heure où l'Europe se décerne le prix, de "sortir des abîmes..." sur une affiche exposée en permanence sur le parvis Altiero SPINELLI du parlement européen de Bruxelles, il y est inscrit : « Comment les européens ont construit la paix ensemble? », aujourd’hui il serait temps d’envisager comment les européens peuvent construire une paix durable dans le monde et en particulier en Afrique! cela fait maintenant 60 ans que les européens reconnaissent avoir préservé la paix sur le continent, en outre cela fait plus de 500 ans que le continent africain et les personnes d'ascendance africaine attendent de vivre en paix et dans le respect.
A l’aube de ce troisième millénaire, des générations souffrent encore de ce pan de l’histoire et de son leg. A l’heure où le monde s’apprête à vivre une phase d’évolution consensuelle, une poignée d’élus avant-gardistes encouragée par la société civile, ouvrent une brèche dans les mentalités conservatrices des dirigeants, elle s’ouvre vers des voix de la réconciliation en déclarant, «l'instauration d'une journée européenne en reconnaissance des victimes de la colonisation européenne et de l'esclavage colonial ».
De cette initiative historique et légitime, les représentants de la société civile, apportent leur contribution, afin de soutenir cette démarche et garantissent de mettre tout en œuvre afin que tous les pays européens qui comme la France, ont pratiqué et bénéficié de la manne de la traite transatlantique et de l’esclavage, reconnaissent à leur tour, les victimes de la colonisation européenne et de l’esclavage colonial.
Théo LUBIN